Sous le patronage de la Commission nationale française pour l'UNESCO.
Stanley Leroux préfère représenter le ressenti que lui procure un territoire, plutôt que le paysage en lui-même. Comme pour le faire parler. Prenant l’Amérique Latine comme décor, il présente à travers ses « Rêveries » un recueil de six ans d’images, glanées aux confins des grands espaces désertiques du continent.
Glaciers titanesques tutoyant les Andes, rudesse de l’hiver altiplanique, dunes de sable aux mille lagons… Les sujets élus par l’auteur témoignent pour le moins d’une nature puissante, insoumise. Pourtant, nulle place à l’exubérance dans son travail. L’œil du photographe capte la force du territoire et des éléments climatiques en conjuguant finesse, douceur et sensibilité. Chacun de ses clichés est oxymore.
L’auteur compose avec formes, nuances et néant. La terre se fait matière. Parfois, le vide devient le sujet par essence. Sans repère d’échelle pour guider la lecture, à dessein : puisse le regard se perdre dans l’imaginaire, succomber à la rêverie…
Ce travail s’attarde sur des biotopes menacés par le réchauffement climatique et l’industrialisation, souvent dans l’indifférence médiatique et au détriment des peuples locaux. Au fil des ans, Stanley Leroux a revisité les mêmes territoires afin d’en observer les évolutions. Aussi, ce projet porte-t-il une dimension mémorielle. Certains de ces clichés ne sont déjà plus réalisables à l’heure actuelle… Quand l’image devient souvenir.
« Rêveries », témoignage intimiste d’une Amérique Latine sauvage, avant qu’elle ne devienne qu’un rêve.